La villa Mangini
La villa Mangini, pour Enedis
Tout commence au printemps dernier. M.Rizzon, chargé du projet de rénovation du campus de la Pérollière (centre de formation pour les salariés Enedis) en un écocampus fabuleux, me contacte. Nous nous rencontrons, et je visite la Villa Mangini. Ce projet, porté par M.Rizzon et son équipe, est ambitieux, intelligent et inscrit dans un souci constant du mieux et du bien commun.
Ma mission, que j’ai évidemment acceptée, parce que j’aime relever les défis et que je suis tombée sous le charme de la Villa Mangini, a été de réaliser un travail pour marquer la fin de la première phase de reconstruction du campus, à savoir la rénovation de la Villa Mangini.
Construite dans la deuxième moitié du XIXe, par Félix Mangini et l’architecte Gaspard André. Inspiré par les collines, celui-ci prend le parti de construire une villa de style florentin. Elle sera la Villa de campagne de la famille Mangini. Beaucoup d’inscriptions, de détails merveilleux revoient le jour. Félix Mangini était philantrope, Saint-Simonien, et fit profiter ses semblables de ses bonnes idées et de ses rentes confortables : il crée la SEPR, un centre pour tuberculeux, ouvre les portes de l’école de Saint Pierre la Palud à tous les enfants, et n’aura de cesse de faire en sorte que nous nous élevions, grâce au savoir.
Nourrie de mes précédentes lectures de Victor Hugo pour qui j’ai une folle admiration, j’ai déambulé dans la villa tentant de me projeter dans cette époque révolue où beaucoup cherchaient la justesse, la justice, et partageaient des valeurs humanistes. Cette fin XIXe semble, vue d’ici, pour moi, être une charnière positive. L’espoir était grand, le projet collectif immense, l’énergie du mieux partagée.
Je n’ai pas eu l’occasion d’être seule dans cette villa redevenue demoiselle, cependant j’ai senti ses vibrations, et certains murs racontaient.
J’ai construit la série des 13 photographies, en moyen et grand formats, ayant à cœur d’en restituer l’élégance, le faste et l’humilité revendiqués par Félix Mangini, mu par une intelligence sociale qui malheureusement est bien rare en 2023.
Il m’a fallu réaliser les prises de vues pendant la conduite des travaux, recherchant la lumière adéquate, le cyanotype ne pardonne pas, et j’ai dû parfois revoir mes désirs et les adapter aux aléas du chantier. J’ai fait le deuil de certaines photographies, j’en ai trouvé d’autres.
Étant donné qu’une grande partie de ces tirages sont destinés à être offerts lors de l’inauguration du 14 Septembre, mon expérience m’a également imposé de travailler certaines vues emblématiques de la Villa, de façon frontale, afin que chaque convive y trouve son bonheur.
Certaines images, détails, viennent de mon inspiration et de mes recherches propres, dans la douceur et la délicatesse, et d’autres sauront intéresser les esprits plus pragmatiques. J’ai élargi mon discours afin que ces cadeaux soient une joie pour chacun.
Certains tirages ont demandé beaucoup de travail, d’autres étaient d’une belle évidence. Au final, la cohérence est là, le charme du cyanotype donne des teintes charmantes toutes méritées.
D’un point de vue pratique, cette commande, au vu de son ampleur et du délai de réalisation, fut un vrai challenge organisationnel. Il y eu des planches contacts, des tests, beaucoup de tirages, beaucoup d’heures de labo, beaucoup de travaux ailleurs aussi, de la logistique, de l’assistance vitale pour certains aspects. Une fois de plus, avoir autour de moi des professionnels de confiance et des équipes de choc fut un véritable soulagement.
Au final, 120 cyanotypes 20×30, encadrés en caisses américaines, et 4 grands formats qui resteront in situ, 110×70.
Vous pouvez voir ici quelques images de la préparation de tout ceci, mon quotidien était rythmé par ce travail pendant des semaines. Pour voir l’article du blog et un peu de « off », c’est ici.
Lors des journées du patrimoine des 16 et 17 Septembre, pour lesquelles la Villa sera ouverte au public, vous pourrez également voir mon « Avant », exposé en totalité, dans la salle Félix Mangini au 1er étage. Et l’œuvre de Thomas Godin.
Merci à Enedis, M.Rizzon pour sa confiance et sa bonne humeur, merci Antoine Boureau pour l’assistance, merci Dialogues en photographie, merci Gilles de l’Atelier Chalopin, merci Roseline Saussier pour les encadrements des grands formats, et Trisatn de la fabrique de l’image et Michel et Bernadette de l’atelier du cadre pour les contrecollées et encadrements des petits formats, merci Atelier MG ébénisterie moderne pour les boîtes de portfolios, merci mon petit carnet, bible du projet.