La moitié de l’année : l’été.

Marie Bienaimé, artiste photographe lyon, photographe professionnel, été

La moitié de l’année : l’été.

 

Chers toutes et tous
Nous sommes déjà à la moitié de l’année : l’été.
En janvier je vous souhaitais une année de petits pas. Certains d’entre vous me disaient avoir senti en moi une envie de ralentissement, et vous aviez raison. Si je pense avoir parfois fait de petits pas par prudence, il s’avère que j’en ai fait beaucoup. Vraiment beaucoup. Comme une fourmi.

Je crains de me répéter quelque peu, mais le virage est là, nous y sommes. Le sentez-vous également ? Pour le moment la suite du chemin est encore dans l’ombre, mais je crois et comprends que nous sommes bien inquiets.
Que faire ?
L’effilochement, la déliquescence évoqués dans « Quiets » continuent, la gloire du vide et du virtuel, l’emballement des pensées aux extrêmes dans chaque recoins de nos intimités, le refus des débats et l’absence d’optimisme collectif. On magnifie le creux et on oublie le vrai.
Cependant, souvent, je sens le frétillement dont je vous ai déjà parlé. Aidons le à s’amplifier.
En tous cas c’est ce que j’ai décidé de faire.
Participer, à ma façon, avec ce que je suis, et voici donc, je frétille :

Le 10 Juin s’est tenu le vernissage anniversaire des 10 ans de la Galerue. Cette grande exposition collective (40 artistes !) se tiendra jusqu’à début Juillet, dans ce lieu improbable de mon quartier. Nous avons bien fêter la création! Merci Ludo Heurtot pour ces 10 ans de militantisme !

Du 26 Juin au 1er Juillet, je suis en résidence à l’Envolée, avec Jean-Christophe Pagès et Thierry Bilisko de la compagnie du Géant Noir, afin de donner vie et plus de vibrations encore à « Quiets ».

Je ne vous parle jamais de mes commandes, qui font partie du quotidien du photographe, et je ne les évoque jamais dans mes lettres virtuelles. Or, puisque l’exception confirme la règle, je travaille actuellement sur une commande de belle envergure, et un bon challenge. Il s’agit de créer un portrait fragmenté de la Villa Mangini, édifiée entre 1889 et 1891. Celle-ci, située sur un campus de formation Enedis, est sur le point de retrouver ses allures d’antan (modernité et confort du XXIe en plus).
Il s’agit pour moi de travailler un corpus d’images, et réaliser des cyanotypes. Certains (beaucoup) seront offerts par Enedis, d’autres resteront in situ.
Ce fabuleux travail m’a été confié par M.Rizzon, un monsieur qui sait la valeur du collectif, du bien publique, et qui met toute son intelligence et ses compétences pour une réhabilitation complète de ce lieu d’accueil et de formation. Ses décisions et son chemin, ce projet gigantesque (tout le campus va être totalement transformé d’ici 2025) correspondent totalement aux valeurs auxquelles je tiens, aux réflexions que je mène.

En Septembre, notez ça, je vous recontacterai, toute fébrile que je suis, pour vous proposer (enfin !) de participer à l’édition d’ « Avant ». Le livre proposera une réflexion sur notre époque, ce « Avant » qui m’est venu en arrêtant d’attendre l’après. Aux éditions Émulsion, avec l’ami Benoît Capponi.
La sortie est prévue finalement en Novembre pour les

à Paris. Certaines aventures prennent du temps, mais elles n’en sont que plus belles !

Nous avons fini l’année et accroché l’expo avec les élèves de l’université Lyon 1. Et c’était riche et beau. Des expérimentations, recherches et tentatives réussies, du concret, du réel. « Constance » et « Chaos ». Dès Janvier et le choix de cet axe de recherche, nous sentions que ces deux piliers seraient bien présents avec nous.

Nous avons fini l’année et accroché l’expo avec les élèves du collège Môrice Leroux de Villeurbanne. Les élèves, enthousiastes, investis, créatifs, ont travaillé les émotions, sans les figurer, et mis les mains dans le cambouis, tirages par contact pour ajouter la poésie. Cyanos et argentique. Et c’était riche et beau. Et touchant. Fébrile. Immense merci à Soizic Arnaud et Yahya Riffi.

Voici donc mes frétillements. Partager, montrer, dire, guider, espérer, déposer des graines, avec en tête une douce projection alentour, circulaire.
Tout est toujours né dans la nuance.
Je vous souhaite un bel été !

Marie